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Davi sur la Route
28 décembre 2017

A quand une prise de conscience des assureurs ?

Depuis 2015, 24 grandes banques internationales ont réduit voire mis un terme à certains types de financements au charbon. A l’opposé, rien ou presque ne s’est passé du côté des assureurs depuis que le monde a reconnu qu’il fallait tendre vers un réchauffement du globe de 1,5°C maximum. Ergo et Swiss Re refusaient déjà avant la COP21 d’assurer tout projet de forage en Arctique et Swiss Re excluait aussi les nouveaux projets d’extraction de sables bitumineux, – à noter que les entreprises qui portent ces projets ne sont, elles, pas inquiétées. Mais au-delà de ces mesures d’exclusion très insuffisantes pour répondre à l’urgence climatique, c’est presque comme si l’Accord de Paris n’avait pas été adopté. Après, comme avant Paris, les 12 sociétés d’assurance analysées soutiennent toujours la construction de nouveaux projets d’énergies fossiles et font porter sur la collectivité des risques bien supérieurs à ceux dont ils protègent leurs clients. En France, 2015 aura aussi été marquée par une opposition flagrante entre les banques françaises qui ont toutes fait des avancées importantes sur leur cœur d’activité, à savoir le financement, et les assurances qui se sont dans le meilleur des cas focalisées sur leurs investissements mais ont ignoré leur fonction principale qui est l’assurance. Il aura fallu deux ans à AXA pour compléter son engagement annoncé en mai 2015 de désinvestissement des entreprises exposées à plus de 50% au charbon d’une exclusion de ces mêmes entreprises de ses services d’assurance multirisques . S’il faut reconnaître qu’AXA est le premier assureur à annoncer publiquement une telle mesure, il est regrettable que ces deux années n’aient pas été mises à profit pour relever l’ambition de ce seuil de 50%. De plus, à noter qu’AXA est loin de répondre à la première urgence, à savoir empêcher la construction de nouvelles centrales à charbon. Il aurait fallu pour cela exclure tous ces nouveaux projets de ses soutiens à défaut d’exclure dès maintenant un plus grand nombre de producteurs d’électricité à partir de charbon. Loin de s’inscrire dans une démarche d’arrêt progressif de ses soutiens à l’ensemble des énergies fossiles, AXA juge comme stratégique les secteurs de la pétrochimie, du gaz et de sa liquéfaction et re-gazéification, et compte donc s’y développer. Non seulement les sociétés d’assurance doivent s’engager à ne plus assurer de nouveaux projets fossiles, mais elles doivent aussi couper leurs soutiens aux entreprises actives dans les secteurs du charbon et des énergies non conventionnelles.

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