Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Davi sur la Route
10 avril 2018

Liberté d’expression au Togo

L’année dernière, les autorités du Togo ont continué de réprimer le droit à la liberté d’expression. Elles ont, de façon arbitraire, fermé des médias et arrêté des dirigeants associatifs et des leaders de l’opposition en raison des opinions dissidentes qu’ils exprimaient. Elles ont également bloqué l’accès à internet pour empêcher des militants et des journalistes de signaler des violations. Le 6 février, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) a retiré les fréquences de CityFM (radio) et de La Chaine du Futur (télévision), leur reprochant de n’avoir pas respecté la réglementation concernant l’autorisation d’émettre. Aucun mécanisme de recours contre une telle décision n’était prévu par le règlement de la HAAC. Le 7 février, le journaliste Robert Kossi Avotor a été frappé à coups de matraque et menotté par des gendarmes qui voulaient l’empêcher de photographier une expulsion à Lomé. Il a été placé en détention, ses photos ont été détruites, et il a été relâché le même jour sans être inculpé. Il a déposé une plainte auprès du parquet de Lomé, mais a indiqué n’avoir reçu aucune réponse au sujet de cette plainte à la fin de l’année. Le 22 février, le procureur de la République a indiqué que toute personne qui communiquerait des informations sur l’agression du journaliste encourrait des poursuites judiciaires pour « diffusion de fausses nouvelles ». Kombate Garimbité, membre de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), un parti de l’opposition, a été arrêté le 4 avril après avoir critiqué une proposition du chef de la localité de Yembour. Celui-ci avait exigé des familles qu’elles financent la réparation des dégâts causés par des étudiants lors d’une manifestation en mars. Accusé par les autorités d’être l’instigateur de cette manifestation, Kombate Garimbité a été inculpé de troubles aggravés à l’ordre public. Il a nié toute implication dans le mouvement de contestation, affirmant qu’il se trouvait alors à Lomé, à 630 km de Yembour. À la fin de l’année, il était toujours en détention sans avoir été jugé. Salomée T. Abalodo a été arrêtée par des gendarmes le 13 avril, à Pagouda (dans la région de la Kara), après avoir pris des photos de manifestants blessés et demandé aux autorités locales d’empêcher les forces de sécurité d’utiliser une force excessive contre les manifestants pacifiques. Inculpée de « rébellion » et de « participation à une manifestation non autorisée », elle a recouvré la liberté le 12 mai, quand le tribunal de Pagouda a abandonné les charges retenues contre elle. Pendant neuf jours en septembre, les autorités ont bloqué l’accès à internet alors que se tenaient des manifestations conduites par l’opposition. Cette mesure a perturbé le déroulement de ces manifestations et entravé le travail des militants des droits humains et des journalistes qui suivaient l’évolution du mouvement de contestation.

Publicité
Publicité
Commentaires
Davi sur la Route
Publicité
Archives
Publicité